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La petite pelote de parlotte
26 avril 2009

Un chasseur

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Un jour, j'ai rencontré un chasseur. Il est resté embusqué 25 ans!

C'était un chasseur un peu fou, qui tirait à vue sur tout ce qui  ressemblait à un être humain. Dés que l'un d'eux se trouvait seul, il armait, prenait encore un peu son temps pour jouer avec sa proie et PAN! S'en était fini. Il  laissait  sa victime là, gisant à demi consciente sans se préoccuper des dégats occasionnés. Il était ebêté si celle-ci réagissait. Puis il partait à la recherche d'une autre cible... Son arme était la séduction! Rien avoir avec un code "societal" d'approche.

Il m'a raconté, avant (ou peut-être après,) de me tirer dessus, que lorsqu'il était jeune, sa seule angoisse était que sa femme et ses 3 filles meurent. Quelques mois avant les trois ans de la petite dernière, son épouse a demandé le divorce. Sans trop de difficulté, elle l'a obtenue avec la garde de la maison, les enfants et une coquette pension car elle était encore en congés parental. Puis elle a mis en vente la maison et s'est expatriée très loin, rendant les accords d'éducation plus difficiles. Il devait renouer des liens d'approche avec les petites à chaque visite, à chaque vacances, devait faire face aux coups bas sans destabilliser ses enfants... Elle n'a jamais vraiment repris d'activité professionnelle car la pension des enfants lui suffisait pour vivre. Ou plutôt, elle s'est installée dans un petit village de provence et s'est faite "deconventionner" alors qu'il n'existe pas de potentiel clientéle pour son exercice très liberal... Quand dernierement, lui a souhaité changer de lieu d'exercice professionnel pour se mettre à distance de ses terrains de chasse, diminuer l'intensité de son job et faire un peu de bateau, elle lui a envoyé un petit sms qui disait "Eh Jack, tu ne vas tout de même pas deconner, on a besoin de la pension pour vivre."

Le jour, il se montrait grand prince en expliquant à qui voulait bien l'entendre que lui, contrairement  aux autres hommes, il payait la pension alimentaire, il tenait des propos feministes. La nuit, quand il chassait, il se battait pour offrir le resto à ses futures victimes, le bowling aux enfants de ses victimes si necessaire...

Après m'avoir blessé, je lui ai demandé pourquoi il agissait ainsi avec une amie. Il m'a répondu qu'il était heureux que je le compte parmi mes amis. Il l'ignorait alors qu'il debarquait depuis des années à la maison quand bon lui semblait et qu'il était toujours accueilli à bras ouverts...Je l' ai également questionné pour connaitre les raisons qui l'avaient empechées  d'agir ainsi  avant ma séparation. Il m'a expliqué qu'on ne couchait pas avec un ami, j'ai bien écrit un ami. Je lui ai fait répété 3 fois! J'en ai conclu que l'ami, c'était Lionel, pourtant il n'a jamais pris de nouvel de ce dernier. Il m' a même sollicité afin d' être plus virulente avec lui!  Il a critiqué tous les hommes qu'il connaissait pour avoir traversés ma vie. Quand nous étions jeune, il observait mes faits et gestes avec  beaucoup d' attention. Il m'a rappelé avec une grande précision, des petits evennements qui étaient sortis de mon champ de conscience .

Jack restera un mystère. Quand je ne suis pas une proie, suis-je un ami? Dans sa tête est-ce que ce mot peut  encore s'écrire au féminin?

Cette nuit, j'ai rêvé qu'il était mort et je n'avais pas pu lui dire au revoir. Il était mort dans une grande solitude et un desert affectif autour de lui!

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